Tombée dans une famille férue de théâtre, c’est par là que Claire Ananos débute son parcours… Elle fuit -assez vite- le plateau pour se retrouver en régie, là où la création artistique et la technique dialoguent.
Après un DEUG de Psychologie, elle entre à l’Ecole Supérieure d’Audio-Visuel de Toulouse dont elle ressortira diplômée en conception générale audiovisuelle.
Peu à peu son style et son langage audiovisuel s’affinent. Elle devient réalisatrice de documentaires de création. Et s’il lui arrive de bifurquer vers la fiction ou le dessin animé, tous ses films trouvent leur source dans le réel.
Tout en occupant des postes en régie audiovisuelle de spectacles à l’auditorium du musée d’Orsay, à l’auditorium de la BNF et dans le service audiovisuel de l’Ecole Normale Supérieure… Ou en accompagnant des enfants ou des personnes handicapées dans la conception d’objets filmiques… Ou en coordonnant une vingtaine de résidences artistiques pour le festival Transat Ateliers Médicis… Elle réalise des films d’auteur pour le spectacle vivant ou la production audiovisuelle.
En documentaire, elle réalise notamment *frontière intérieure / lecture du quartier de la Goutte d’Or à travers l’oeuvre de François Maspero, et *volatil(e) (sélectionné aux Etats Généraux du Film Documentaire de Lussas), ou *Job/matières brutes (ciné concert inaugural du bâtiment Job de Toulouse).
Elle reconstitue en dessins animés une dizaine de pièces d’ombres du « Cabaret du Chat Noir » pour le musée d’Orsay et pour le Mucem en respectant les techniques de machinerie employées à la fin du 19ème siècle par le peintre Henri Rivière.
Durant une dizaine d’années, elle réunit trois collectifs d’artistes autour de l’oeuvre Antigone de Henri Bauchau où elle créé une trentaine de films expérimentaux et documentaires (ce projet sera accueilli en résidence à l’espace Khiasma, Les Lilas). Sur trois de ces films, elle invite Gaëlle Bourges, danseuse et chorégraphe à collaborer. Depuis, elle travaille régulièrement avec l’association Os.
En 2000, elle collabore avec le réalisateur Hervé Nisic autour du film Revoir Nijinsky danser. La filmographie de ce réalisateur, son appréhension du monde et son langage audiovisuel lui apparaissent très proches de ce qu’elle cherche. Sur le chemin de Claire Ananos, Hervé Nisic fait figure de cairn solide et durable.
Depuis 2012, elle mène le projet de la microscopique dont le questionnement central est « comment chacun habite un lieu et comment ce lieu nous habite ». A ce jour, la microscopique regroupe une centaine de films – de durées et de tons très différents – travaillés sur sept territoires (Arette, Bagnols-sur-Cèze, Flobecq en Belgique – réalisé en collaboration avec les danseuses Claire Malchrowitz et Marion Rhéty -, Saint-Denis, Oloron-Ste-Marie, l’île de Sein – avec le metteur en scène Frédéric Ferrer – et Château-Thierry – avec la chorégraphe Gaëlle Bourges.) En 2019, elle a repensé les films de la microscopique d’Arette sous la forme d’une exposition/installation audiovisuelle pour l’espace Pic Nic à Arette puis pour La Maison des Métallos à Paris. En 2021, elle a créé un journal participatif de la microscopique d’Arette dans lequel les habitants du village peuvent s’approprier le projet et l’enrichir de leurs regards.
Dès l’origine, les films sont un prétexte à rencontrer l’Autre car pour elle, chaque être humain est un monde à explorer. Au fil du temps, son désir de faire des films pouvant contribuer au bien-être des gens et créer du lien entre eux s’est imposé et elle a donc développé des projets longs de plus en plus collectifs et participatifs que chacun.e peut s’approprier.