Etude « Réalités de la rémunération des documentaristes »

ADDOC & la SCAM dévoilent les résultats d’une étude inédite sur la rémunération des documentaristes, menée à partir des données fournies par le CNC. Une étude-cadre majeure à l’aune de nombreuses discussions interprofessionnelles et dans un paysage audiovisuel en plaine mutation ; menée par Anna Feillou, autrice-réalisatrice et Laurent Cibien, auteur-réalisateur.

Réalisée après la constatation d’un manque de base commune, dans la continuité d’un étude réalisée en 2018 par la SCAM et présentée le lundi 21 septembre à 14h30 à L’Élysées Biarritz. L’étude se base sur 140 documentaires issus de 1866 documentaires ayant bénéficié du soutient du Fonds de Soutient Audiovisuel (FSA) du CNC et ayant obtenu l’Autorisation Définitive entre juillet 2017 et avril 2019. Elle a été réalisée avec le service documentaire pour pouvoir avoir un panel représentatif de la diversité économique et éditoriale de la production de documentaires.

REMUNERATION GLOBALE

Les principaux résultats montrent que la rémunération globale varie entre 2900€ et 26 950€. La moyenne se situe à 12 326€ pour les documentaires de 52′ et 32 163€ pour les films de plus d’une heure.

L’étude note également que cette rémunération augmente avec la durée du film, le coût définitif du film, le nombres de jours travaillés et quand le.a réalisateur.rice est également le.a monteur.se. En moyenne, les sociétés de production consacrent 14 % du coût définitif d’un documentaire à la rémunération (cotisations sociales incluses) du réalisateur ou de la réalisatrice. La rémunération diminue si il y a la présence d’un.e co-auteur.rice ou d’un.e co-réalisateur.rice.

Bien que le genre ne détermine pas la rémunération directement, plus le budget du film augmente, plus la propension de femme diminue. Notamment, dans le panel des 140 documentaires sur lesquels l’étude se base, même si 1/3 de ces films est réalisé par des femmes, elles ne sont plus que 16 % à réaliser des films au coût supérieur à 500 K€.

JOURS DÉCLARÉS

Le temps moyen déclaré pour un 52′ est de 34 jours, l’équivalent de 7 semaines. Il est à noter que pour pouvoir toucher le chômage dans le régime de l’intermittence du spectacle il faut pouvoir déclarer 43 jours de travail minimum. De plus, 51% des documentaristes ont un nombre de jours déclarés inférieurs aux nombres de jours cumulés pour les chef.fe.s opérateur.rice.s et monteur.se.s.

SALAIRE JOURNALIER

L’étude révèle que le salaire journalier s’élève en moyenne à 239€, avec un minimum à 80€ et un maximum à 500€.

L’écart considérable entre les rémunérations et la réalité du travail effectué s’explique en partie, par le fait que les auteur.rice.s-réalisateur.rice.s discutent avec les producteurs d’un forfait -sur lequel se répartissent la rémunération et les droits d’auteur.rice- en début de production.

La moyenne de propension droit d’auteur/rémunération est d’environ 38% et diffère selon les diffuseurs. Cette moyenne est en dessous du maximum recommandé par l’URSSAF (40%).

Pour plus d’informations :

crédit photo : la SCAM